Communication laser longue distance : l’Internet haut débit de l’espace est né…
Des images ont été téléchargées entre deux satellites grâce à une liaison laser gigabit par l'Agence spatiale européenne. Une performance qui ouvre la voie à une véritable autoroute spatiale de l’information. Explications.
En France, sur notre bonne vieille Terre, le débit moyen d’une connexion à Internet plafonne autour de quelques mégabits par seconde. Alors, difficile de ne pas être ébahi et de rêver un peu avec cette première mondiale : la transmission entre deux satellites de données à un vitesse de 0,6 Gigabit/s, observée, qui pourrait être poussée jusqu’à 1,8 Gbit/s, selon l’Agence spatiale européenne.
Transitant entre deux satellites, la communication par laser, qui a parcouru avec succès 45 000 Km, presque huit fois la distance entre Paris et New York, « confirme le concept de SpaceDataHighway (Autoroute Spatiale de l’information, NDLR) », explique le communiqué d'Airbus Defence and Space. En l’occurrence, un satellite de basse orbite, Sentinel-1 Earth, chargé de surveiller notre planète, a envoyé un ensemble d’images à un satellite géostationnaire Alphasat, qui a ensuite retransmis les données reçues à une base sur Terre. Le tout grâce à la technologie LCT, pour Laser Communication Terminal.
C’est sur cette techno que l’Europe entend bâtir son nouveau système européen de relais de données (European Data Relay System), plus communément appelé « autoroute spatiale de l’information ». L’idée ? « Améliorer très sensiblement le temps de latence et permettre ainsi pour la première fois des services de communication à l’échelle mondiale en temps quasi-instantané », annonce Airbus.
L’autoroute spatiale de l’information sera essentiellement utilisée dans le cadre du programme Copernicus d’observation de la Terre pour améliorer la gestion de l’environnement et surveiller les frontières européennes. Le reste de la bande passante inutilisée pourra être louée à des fins commerciales. Des applications militaires sont aussi à l'étude. La surveillance en quasi temps réel de frontières ou de zones maritimes permettraient en effet de lutter plus efficacement contre certains trafics.