Les IP française pourraient ne plus avoir accès à Google images dans un an
Loi Création: Le lobby des ayants droit de l’image à réussi à convaincre les parlementaires et les sénateurs d'instaurer une taxe sur les moteur de recherche d'image.
Vous connaissez tous la taxe "copie privée", instaurée en 1985, qui taxe aussi bine les cassettes vierges, CD vierges, DVD vierges, clef usb, disque dur, téléphones, tablettes, les box de nos FAI qui intègrent un disque dur et même les GPS. Elle "compense la perte de revenu des auteurs, des artistes interprètes, des producteurs et des éditeurs" car ces supports permettent au consommateur de faire une copie, d'une "source licite" – pour son utilisation personnelle (C'est le cas par exemple quand vous enregistrez le journal télévisé sur un magnétoscope ou le disque de votre box).
Note : Ce n'est pas lié au piratage qui n'entre pas dans la rémunération pour copie privée. Même si le piratage était inexistant,
la copie privée serait là.
Le lobby des ayants droit de l’image a demandé et obtenu à être indemnisé pour "le pillage de photographies et d’œuvres appartenant à de grandes agences de presse comme à celles créées ou partiellement reprises par des photographes indépendants ou des photojournalistes" permis par les "moteurs de recherche sur Internet" (je ne fais que citer M. David Assouline, sénateur de Paris et soutenant les propositions des ayants droit de l’image)
Communiqué de l'UPP - Union des Photographes Professionnels : (le 17 juin 2016)
Après des années de bataille de la Société des Auteurs des arts visuels et del'Image Fixe (SAIF), la loi "Liberté de Création" crée l'obligation pour les moteurs de recherche, notamment Google, de partager avec les auteurs la valeurs des images publiées jusqu'alors, sans autorisation et sans rémunération. Ce dispositif viendra alors compenser le référencement des oeuvres par les moteurs de recherche.
"Ce dispositif inédit au niveau mondial préserve la création plastique, graphique et photographique, sans mettre en cause l'usage des internautes d'accéder gratuitement aux images indexées, reproduites et publiés par les moteurs de recherche."
Google images, le principal intéressé, va devoir payer ou fermer son service aux IP française.
Payer pour les photos sous copyright, mais aussi payer pour les photos sous licence libre tel que Creative Commons, ce qui est un comble.
Je rappelle que Google images n'héberge pas de publicité et est donc plus un centre de coût pour Google. Les sites internet peuvent, de façon simple, refuser le référencement par Google images, via le fichier "robots.txt" mis à la racine de leur site web. Vous le trouvez sur tous les sites. Par exemple celui de Lafibre.info n'interdit pas à Google images de venir : https://lafibre.info/robots.txt
Il est donc impensable pour Google de payer pour proposer un moteur de recherche d'images, surtout que cela créerait un précédent, la France est en effet le premier pays au monde à demander aux moteurs de recherche d'image de payer une taxe. Si Google cède, cela créerait un précédent, qui va inspirer en quelques années les autres pays, à la façon dont la taxe pour copie privées s'est diffusée dans les autres pays.
D'autres éléments permettent de penser que Google va fermer Google images aux IP françaises :
- En Espagne, depuis le 16 décembre 2014, Google a complètement fermé le service Google News (Google actualités chez nous), suite au vote d'une « taxe Google » en octobre 2014. Cette taxe demande aux Agrégateurs de contenu de payer, comme aujourd'hui en France pour Google images. Google News à fermé, de même plusieurs petits agrégateurs de contenu comme PlanetaUbuntu, agrégateur de contenu liés à la plateforme libre Ubuntu, Multifriki, Astrofisica y Fisica, sur le thème de l’astrophysique, ou encore BeeGeesInfo, spécialisé dans l’agrégation de contenus relatifs aux Bee Gees.
La « taxe Google » ne fait pas rentrer d'argent et les journaux qui devaient y gagner ? Ils ont perdu du trafic et de l’argent.
Une étude (voir PDF en Espagnol) chiffre les pertes d’audience entre presque 6% (pour les 28 plus importants) et presque 14% de trafic (pour les plus petits).
- En Allemagne, Depuis 2009, Google est en conflit ouvert avec la Gema, l’équivalent de la Sacem outre-Rhin, chargée de collecter et répartir les droits des auteurs et compositeurs. La Gema a porté plainte contre Google pour obtenir une rémunération de 0,375 centime par vidéo consultée. Google n'a pas cédé et les vidéos de musiques sont toutes bloquées en Allemagne. Cela représente la grande majorité des vidéo populaires (prés de 600 vidéos sur les 1000 plus populaire seraient bloquées en Allemagne).