Le site « Planet-Series » a fermé ses portes hier, après que son administrateur a été placé en garde à vue à Marseille. Il s’agissait d’un des plus gros site francophone de streaming et de liens de téléchargement direct consacré aux séries et émissions de télévision.
Plus de 4 000 séries (contenant chacune plusieurs épisodes), 1 000 émissions – de Koh-Lanta à Faut pas rêver, en passant par Top chef… – pour près de 200 000 liens de téléchargement direct renvoyant vers des hébergeurs de fichiers tels que Uptobox ou 1fichier.
Voilà ce qu’a découvert l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) lors de ses visites sur « Planet-Series.tv », ce qui a conduit le bras armé des ayants droit de la télé et du cinéma à se tourner vers la justice fin 2015.
Les investigations menées par la Direction régionale de la police judiciaire de Bordeaux ont pour l’instant permis plusieurs interpellations, dont celle de l’administrateur présumé de Planet-Series, hier sur Marseille.
À l’issue de sa garde à vue, l’intéressé a déconnecté son site – qui demeure dorénavant inaccessible. Au total, cinq personnes ont été entendues dans cette affaire. Celle-ci pourrait d’ailleurs prendre un tournant international dans la mesure où les enquêteurs sont également remontés jusqu’à des complices résidant au Maroc.
3 000 euros de revenus minimums par moisPour l’ALPA, même si cette procédure n’en est qu’à ses débuts, il s’agit d’une très belle prise. Selon ses relevés (effectués par Médiamétrie), Planet-Series comptabilisait 450 000 visiteurs uniques par mois.
« L'enquête n'est pas terminée et n'a pas tout défini concernant ses gains financiers » nous confie Frédéric Delacroix, le délégué général de l’organisation. « Les revenus minimums qui ont pu être déterminés avoisinent les 3 000 euros par mois, mais ce n'est qu'une toute petite partie. » Les investigations seraient particulièrement compliquées à cause de certains flux financiers issus de la publicité, localisés dans des paradis fiscaux.
S’ils étaient poursuivis pour contrefaçon en bande organisée, les responsables de Planet-Series pourraient encourir jusqu’à 5 ans de prison et 500 000 euros d’amende – sans parler des éventuels dommages et intérêts alloués aux ayants droit victimes. Hasard du calendrier : l’INSEE a récemment publié un article soulignant que l’action de la Hadopi avait profité avant tout aux films américains. Ce à quoi Frédéric Delacroix avait répondu : « Ce qui se pirate le plus actuellement, ce sont les séries.»